Saturday, September 30, 2017 to Saturday, October 28, 2017

    Opening
    • Saturday, September 30, 2017
    20:00

    Artists: Alicia Reyes McNamara (Chicana-É.-U.éR.-U.) * Amy Malbeuf (Métisse-Rich Lake, Alb.) * Audrey Dreaver (Crie-Regina, Sask.) * Ogimaa Mikana (Anishinaabe/Chimnissing/Couchiching) * Rolande Souliere (Anishinaabe-AUS) *Whess Harman (Carrier-Vancouver, C.-B.) 

    Language of Puncture (Langage de percement) est une exposition organisée par l’artiste visuelle Joi T. Arcand (Néhiyaw/nation crie de Muskeg Lake/basée à Ottawa, Ont.). Arcand rassemble dans son projet un groupe d’artistes autochtones qui utilisent dans leurs pratiques diversifiées les particularités matérielles du langage, des mots et du texte. G101 et Arcand tiennent à remercier tout spécialement le Conseil des arts de l’Ontario et le financement obtenu de son programme de commissariat, Michelle LaVallee pour son mentorat et le Collectif des commissaires autochtones pour leur appui dans l’organisation de la table ronde.

    Table ronde de 16 h à 18 h et vernissage à 20 h le 30 septembre 2017. Pour 20 $, pendant toute la durée de l’exposition, vous pourrez vous procurer une édition limitée d’une affiche risographique conçue par Whess Harman.

    Dans l’exposition Language of Puncture, les artistes utilisent textes et langages — autochtones ou autres — pour non seulement détruire des structures coloniales, mais reconstruire le monde dans leurs propres mots. Pour plusieurs artistes autochtones, c’est devenu une tactique que de travailler dans la langue coloniale dominante pour s’adresser directement au colonisateur; ils le font aussi par nécessité, parce que l’anglais est leur langue première (ou leur deuxième langue dans un contexte si bien illustré par l’artiste Gordon Hookey : « L’anglais est ma langue seconde; je n’ai tout simplement pas accès à ma langue première[i].»)

    Les politiques coloniales conçues pour éliminer les cultures autochtones ont violemment interrompu l’accès à la langue. Les pensionnats autochtones et d’autres mesures destructives ont scindé les systèmes dans lesquels se perpétue la transmission de la langue et de la culture. L’oralité, méthode principale de passation du savoir dans plusieurs cultures autochtones, s’inscrit aussi dans une vaste culture visuelle qui comprend les pétroglyphes et la peinture rupestre. Pour l’érudite Teresia Teaiwa, ces moyens d’expression se comparent « aux antécédents viables et légitimes de l’écriture[i]. » Dans certains cas comme l’écriture syllabique crie ou le cahkipēhikana[ii], les langages écrits ont émergé d’un sentiment d’urgence[iii]. Ces signes visuels racontent leurs propres histoires de force et de résistance en englobant des mots entiers dans leurs glyphes.

    Les artistes de Language of Puncture réécrivent le langage, souvent au moyen de l’humour, d’expressions argotiques et d’éléments vernaculaires tirés d’expériences communes et quotidiennes. Ils créent de nouvelles typographies et polices de caractères autochtones, en insufflant de l’anishinaabemowin dans des lettres peintes au pistolet, en cachant des secrets inspirés de l’argot dans la couture de perles, en laissant aux lettres la lourde responsabilité de porter la méconnaissance de sa propre langue.

    La démarche artistique de Joi T. Arcand est ancrée dans la photographie. Membre de la nation crie de Muskeg Lake ~ Territoire du Traité no 6, elle vit aujourd’hui à Ottawa. Arcand a grandi dans la nation crie de Muskeg Lake au centre de la Saskatchewan. Elle a été présidente du conseil d’administration de la galerie Paved Art and New Media à Saskatoon. Avec Felicia Gay, elle a cofondé la Red Shift Gallery, une galerie d’art contemporain autochtone en activité de 2006 à 2010, également située à Saskatoon.

    Arcand a bénéficié du mentorat de Michelle LaVallee dans le domaine de la conservation. LaVallee a récemment accepté le poste de directrice du Centre d’art, Affaires indiennes et du Nord Canada. À titre de conservatrice de la MacKenzie Art Gallery à Regina, Saskatchewan (2007-2017), elle a exploré les liens coloniaux qui ont contribué à façonner les cultures visuelles historiques et contemporaines. À plusieurs reprises, LaVallee a été choisie dans des délégations canadiennes participant à des rencontres internationales dans le domaine de la conservation en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Italie. Conservatrice, artiste et éducatrice d’ascendance ojibwée, elle est Chippewa de la Première nation de Nawash, à Cape Croker, Ontario. 

    Amy Malbeuf est une artiste visuelle métisse de Rich Lake, Alberta. En utilisant des techniques comme le capitonnage en poils de caribou, la couture de perles, l’installation, la performance et la vidéo, Malbeuf explore les concepts d’identité, d’appartenance à un lieu, de langue et d’écologie. Malbeuf a exposé ses œuvres au pays comme à l’étranger. Elle a fait une maîtrise en beaux-arts à l’Université de la Colombie-Britannique Okanagan.

    Audrey Dreaver est peintre, conservatrice autonome, consultante pour les musées et le domaine des beaux-arts, professeure d’art et d’histoire de l’art. Elle est Nehiyiwak (Cris-des-Plaines) et sa famille vient des Premières nations cries de Mistawasis et d’Ahtahkakoop, au centre de la Saskatchewan. Audrey a obtenu ses diplômes de premier cycle de l’Institut des arts amérindiens en 2008, dont un BFA en Studio (peinture, gravure avec matériaux non toxiques, petite sculpture en métal, histoires de l’art autochtone) et un B.A. en études muséales (conservation, histoire muséale, rapatriement, histoires de l’art autochtone).

    Alicia Reyes McNamara vient de terminer sa maîtrise en beaux-arts à la University of Oxford’s Ruskin School of Art, après avoir obtenu son BFA au California College of the Arts. Ses œuvres ont fait partie de l’exposition Bloomberg New Contemporaries 2016 présentée dans le cadre de la biennale de Liverpool à la galerie Bluecoat, puis au London’s Institute of Contemporary Art. Originaire de Chicago, Alicia vit actuellement à Londres, au R.-U.

    L’artiste Whess Harman est une personne trans non binaire de la nation Carrier Witat de prince rupert, c.-b. À l’heure actuelle, la nation est basée à vancouver.

    Ogimaa Mikana est un collectif d’artistes fondé par Susan Blight (Anishinaabe, Couchiching) et Hayden King (Anishinaabe, Gchi’mnissing) en janvier 2013. Par l’art public, des interventions spécifiques à des sites et des pratiques sociales, nous revendiquons l’autodétermination anishinaabe sur le territoire et dans la sphère publique.

    Anishinaabe de la Première nation de Michipicoten, Rolande (Wassay) Souliere est née à Toronto, en Ontario. Souliere est devenue une artiste contemporaine lorsqu’elle a émigré en Australie à la fin des années 1990. Avant ce voyage, son savoir-faire artistique était enraciné dans son héritage acquis des Premières nations. Elle a poursuivi sa pratique artistique et son engagement dans la communauté en travaillant à l’école d’art de la Sydney College of the Arts (SCA) de l’Université de Sydney. De 2001 à 2003, Souliere a dirigé la galerie des étudiants Newspace. En 2003-04, elle a été membre du comité d’ARTPORT (une initiative conjointe des centres d’art de Sydney dirigés par des artistes et de la Museums and Galleries Foundation of NSW). 

    Souliere vit et travaille dans son pays natal, le Canada, ainsi qu’à Sydney, en Australie.

     

    1 Croft, Brenda L. (2010, mars). Gordon Hookey : Flash Gordon’s message — language is a virus. Artlink. Citation (en anglais) extraite de https://www.artlink.com.au/articles/3362/gordon-hookey-flash-gordonE2809...

    2 Teawia, Teresia. What Remains to Be Seen: Reclaiming the Visual Roots of Pacific Literature. PMLA, vol. 125, no 3 (mai 2010), pp. 730-736)

    3 En langue des Cris-des-Plaines, cahkipēhikana signifie « marques représentant l’esprit du son ». En conversation avec Darryl Chamakese.

    4 Stevenson, Winona. Calling Badger and the Symbols of the Spirit Language: The Cree Origins of the Syllabic System. Oral History Forum d’histoire orale, 19/20 (1999-2000), pp. 19-24.

     

    Galerie 101 remercie sincèrement la ville d’Ottawa, le Conseil des arts de l’Ontario (un organisme du gouvernement de l’Ontario) et le Conseil des arts du Canada pour leur soutien financier. La Galerie 101 remercie
    Asinabka : Film & Media Arts Festival, ses membres, bénévoles, partenaires et toutes ses relations.