Thursday, April 6, 2006 to Saturday, May 6, 2006

    Opening
    • Thursday, April 6, 2006
    Fête de fermeture à Galerie La Petite Mort : Vendredi, 28 avril 19 h 00 à 22 h 00, Musique par Cappo 306 Cumberland, www.lapetitemortgallery.com L’exposition est ouverte au grand public et l’entrée est libre Les photographies de Tony Fouhse captent sur le vif les personnes et les lieux qu’il voit au hasard de ses voyages au Canada et aux États-Unis. Son travail met en valeur la crudité et la beauté des personnes de tous milieux, ainsi que des endroits ordinaires des régions rurales, des postes d’essence, des parcs de stationnement et des magasins abandonnés. Plus qu’une collection d’images saisissantes, ces photographies témoignent des réalités sociales capitalistes qui sont le lot des Canadiens et des États-uniens ordinaires. Une diffusion externe de l’exposition de Tony Fouhse est aussi présentée à la Galerie La Petite Mort du 7 avril au 4 mai 2006. James Erdeg présente des compositions poétiques qu’on trouve dans les endroits publics ordinaires : une chaise dans un corridor qui sera bientôt mise à la poubelle, un tapis sur la véranda qui sèche au soleil, une ombre abstraite sous un appui de fenêtre. Ces images n’ont pas été montées par l’artiste mais sont le reflet des incidents créés par les personnes occupées à vivre leur vie. Évoquant l’énigme des moments éphémères, les œuvres de cette exposition font appel à notre conscience de l’espace, du mouvement et du temps. Les deux partenaires de cette collaboration, soit un centre d’art autogéré à but non lucratif et une galerie d’art commerciale, s’engagent par ce projet à promouvoir, présenter et diffuser des œuvres contemporaines réalisées par des artistes de la région. Toutes les œuvres de l’exposition peuvent être achetées par l’intermédiaire de la Galerie La Petite Mort; Galerie 101 touchera un pourcentage des ventes. Extraits de correspondances échangées par courriel entre le commissaire Guy Bérubé, et les artistes Tony Fouhse et James Erdeg, en janvier et février 2006, Ottawa. guy : Ok, les gars, pourquoi faites-vous des photos? tony : Je pense vraiment que je prends des photos pour pouvoir les éditer. Puis aussi, ça me fait mettre le nez dehors. Vois-tu… Je suis un solitaire sociable. Quand on me donne le choix, je préfère rester en dedans toute la journée. Prendre des photos, surtout des photos de personnes, ça me fait sortir. Et puis, il y a le risque : entrer en contact avec des étrangers, se présenter, travailler avec eux pour créer une image, tout ça, c’est plein de risques. Risque du refus, risque de l’échec, risque de réussir. J’aime ce risque. J’aime être sur-le-champ. Et quand il est question de photographie, être au bon endroit, au bon moment, c’est la chose la plus importante. Mais, comme je le disais, j’accumule les images surtout pour pouvoir les regarder plus tard, comprendre ce que je veux en tirer et pour ensuite les placer dans un semblant d’ordre. Je pourrais aussi dire que la sensation que l’on a quand on travaille sur le terrain, quand on précise l’image de la photo, quand on dirige le sujet à regarder le sol, puis qu’on fait un pas à gauche et que, d’un coup, tout ce qu’on voit dans le viseur tombe à la bonne place, et qu’on s’aperçoit que tout ça se tient… cette sensation est fantastique. james : Je prends la plupart de mes photos en solitaire, quand je marche ou me promène à vélo. Je vois des choses que j’aimerais montrer aux gens, des petits détails qui témoignent de la façon dont nous organisons nos vies. J’aime le défi d’essayer de transmettre un scénario avec une seule photo, le plus simplement possible, ou de faire ressortir une ambiguïté. Je n’ai pas de plan précis en tête. Je traite chaque scénario différemment, puis je prends du recul pour voir comment les images sont en lien l’une avec l’autre puis je fais mon montage à partir de ça. Au contraire de Tony, j’essaie d’éliminer toutes les personnes dans mon travail en mettant plutôt l’accent sur les traces qu’elles ont laissées. guy : En prenant en considération que l’un de vous photographie des gens et que l’autre photographie des salles vides, j’aimerais que vous considériez changer d’identité pour adopter le style de l’autre. Décrivez-moi ce que vous prendriez en photo cette journée-là. tony : Je ne peux pas répondre à cette question… c’est bien trop hypothétique. Il y a tout un processus à mon travail, il faut du temps pour arranger les choses pour que ça marche. james : Je peux imaginer que, dans une journée normale, Tony reçoive un appel du chef de la section photographique du Globe & Mail lui demandant de photographier Stephen Harper en personne. J’imagine que je suis en plein désarroi parce que je ne veux pas que harper ressemble à un bonhomme Lego. Je ne sais pas comment Tony s’y prend pour savoir si bien photographier les gens au naturel. tony : En fait, Je ne fais plus de photographies pour le Globe & Mail maintenant, mais j’en fais encore pour des tas de magazines. L’une de mes façons de photographier les gens au naturel, c’est de traiter tout le monde de la même manière. Un ministre du cabinet ou une mère de famille monoparentale sans emploi au Mississippi… Quand je suis avec une personne, cette personne est la plus intéressante à mes yeux dans le monde entier et je veux vraiment tout savoir à son sujet. guy : Est-ce qu’il y a quelque chose que vous aimeriez prendre en photo mais que vous n’avez jamais eu la chance de photographier? james : Je pense que j’ai toujours été en quête de l’image parfaite de rien. Ça peut paraître ridicule mais j’adorerais avoir l’image la plus belle et la plus obsédante qui soit, qui évoquerait l’excitation, la curiosité et le désir, mais qui serait d’absolument rien. tony : Le rien est un sujet fascinant. Comme je suis nihiliste, j’ai tendance à penser que tout est vraiment rien. Je pense aussi que les gars du Zen ont raison quand ils disent que ce sont les imperfections qui révèlent la vérité et la beauté des choses. Je me demande si l’image parfaite du rien de James contiendrait des imperfections. Je me torture l’esprit à penser à ça. En ce qui concerne ce que j’aimerais photographier : plus, différente, quoique toujours la même chose. Suivre la ligne, exploiter la veine, vivre et apprendre. james : Je pense qu’une grande part de mon travail est inattendue, voire accidentelle; donc, peut-être que ma photo parfaite serait un accident parfait. Les découvertes accidentelles mystérieuses me rendent heureux, probablement plus que de voir se réaliser tout à fait comme prévu un effort délibéré. C’est en partie pour ça que je n’ai pas succombé aux appareils photo numériques : j’aime être surpris quand le film est développé des semaines, des mois, des années plus tard. Le numérique semble trop délibéré pour mon style. tony : Je suis d’accord avec James à propos de la question film/numérique/surprise. Je fais encore tout mon travail personnel avec du film. Il y a longtemps, quand je me servais de 35mm, je sortais et je passais des bobines de film sans vraiment savoir ce que j’avais photographié avant de les faire développer… quand je recevais les photos, je me disais : « Ahhh… c’est à ça que je pensais. » Mon travail récent est beaucoup plus délibéré, dans le sens de diriger « l’action », mais les résultats me surprennent encore pourtant. Mais, au bout du compte, je pense vraiment que ça n’a aucune importance quel appareil (c’est-à-dire : quel outil) on utilise. J’aime penser que c’est le talent, la sensibilité, la réceptivité et l’intelligence du photographe qui comptent. guy : Avec la technologie qui existe aujourd’hui, il semble que tout le monde peut devenir photographe de nos jours! james : Ce que j’aime de la photographie aujourd’hui, c’est qu’on peut avoir un appareil de 10 000 $ ou un appareil photo numérique intégré à un cellulaire ou un appareil jetable, et avec tous ces appareils on pourra faire des photos valables. Tout le monde peut le faire, bien sûr la qualité variera, mais tout le monde peut facilement se procurer l’équipement qu’il faut. Vous savez que j’utilise un petit viseur et que je me sers d’une Olympus Stylus, dont j’aime la taille et la commodité et la qualité des images… en bout de ligne, que dire de plus? Je prends des photos et je les montre aux gens. Guy Bérubé, Commissaire Guy Bérubé est directeur de la Galerie La Petite Mort. Il a une vaste expérience de marchand d’œuvres d’art contemporaines et de designer d’espaces intérieurs, et est reconnu à Ottawa, New York, Paris et Londres. www.lapetitemortgallery.com