Friday, September 12, 2003 to Saturday, October 18, 2003

    Opening
    • Friday, September 12, 2003
    Dans l'espace en bas de l'escalier, un escadron d'avions en origami ornés de motifs colorés est suspendu du plafond à partir d'une sangle. Plusieurs avions sont parés de bijoux et de matériel militaire, leur beauté vibrante mise en contraste direct avec les machines lourdes et masculines intrinsèquement liées au déploiement récent d'actes trop vrais de surveillance et d'attaque. Inspiré par la pliure traditionnelle nippone des 1001 origamis en forme de grue à l'intention d'une personne malade, ce processus commémoratif et pacifiste a été employé de manière appropriée dans un autre contexte culturel et historique. Cette oeuvre est à la fois séduisante et troublante, mettant en valeur par contraste l'ennoblissement de l'agression avec la délicate symphonie des formes, des couleurs et du mouvement. Une autre couche de signification est ajoutée par l'utilisation d'un fort éclairage théâtral et la présence d'une caméra vidéo, qui font référence aux images de guerre manipulées par la télévision. La pièce est le résultat de processus créatifs répétitifs, voire même obsessifs; en eux-mêmes, ils sont la manifestation de la réponse humaine au cataclysme ainsi qu'à l'angoisse et l'impuissance des premiers mois de 2003 alors que le monde était témoin de l'implacable justification et glorification de l'attaque en Irak. Dans une tentative de surmonter le sentiment d'isolation de cette époque dans le temps, l'artiste a invité d'autres femmes et des groupes d'enfants à participer à la fabrication des origamis, en organisant des soirées chez elle (qui rappelle les corvées de piquage de courtepointe) et en mettant sur pied un « club d'origami » pendant le repas du midi à l'école locale. À l'étage, un espace relativement vide de spectacle est mis de côté pour la contemplation. On voit une série d'enveloppes remplies, scellées et épinglées sur le mur, chacune marquée simplement d’un rapport de temps et de lieu écrit à la main, qui fait état du passage des jours dans la vie d'un individu à partir du 11 septembre 2001 jusqu'à aujourd'hui. Cette deuxième masse d'objets de papier identiques, bien que pliés de façons différentes, crée un rythme avec ce qu'on trouve dans l'espace en bas de l'escalier. Les jours d'une vie qui se dévoilent, la suggestion de souvenirs ou la documentation évoquent pour le spectateur le sentiment du poids et de la lourdeur d'une histoire personnelle ainsi que la nécessité de conserver à la fois patience et optimisme. L'ouvre propose une réflexion sur le temps qui passe et le lent retour à une raison d'être après un bouleversement marquant dans une vie. La question de la protection des renseignements personnels est soulevée par le fait que l'on ne puisse voir le contenu de l'enveloppe; elle l'est tout autant par l'écran de contrôle vidéo et la chaise longue qui incitent le spectateur à épier ce qui se passe dans l'espace en bas, une autre référence cachée ayant trait à des actes d'intrusion et d'invasion. On remet en question l'innocence et la tromperie. Avec une fragilité et une beauté désarmantes, ces thèmes complexes et parfois sombres sont considérés avec précision dans le travail d'Heather Nicol. Jane I. Stewart