Saturday, February 6, 2016

    En même temps que l’exposition

    There’s Room (De la place pour tous), 

    réaction des artistes d’Ottawa à la crise des réfugiés,

    nous vous invitons à participer à une table ronde sur cette question,

    le samedi 6 février, de 14 h à 16 h 

    à la Galerie 101, 51b, rue Young Ottawa 

    Conférenciers : Prof. Victor Konrad, professeur auxiliaire de recherche, Université Carleton, Géographie et études environnementales, et Prof. Jamie Chai Yun Liew, Université d’Ottawa, Faculté de droit, Section de common law


    Modératrice : Rachel Kalpana James, artiste


    Faut-il abolir les frontières?


    Nous vivons un grand paradoxe à notre époque. Les individus ont une vision universelle des choses, ils migrent, voyagent et communiquent de par le monde, mais le nombre de frontières augmente. De plus en plus insurmontables, les contrôles s’y intensifient. Le nombre de frontières territoriales officielles s’est accru au 21e siècle. Les barrières frontalières et les murs érigés sur des milliers de kilomètres séparent des pays sur la plupart des continents. Les personnes, les entreprises et les états-nation clôturent, barricadent et verrouillent leurs espaces et leurs territoires. Les individus sont de moins en moins nombreux à pouvoir aller librement d’un lieu à l’autre. Les déplacements sont restreints et réservés à quelques privilégiés. La plupart des gens doivent tout révéler de leur identité, puis attendre patiemment la permission de passer dans un monde prétendument sans frontières. 


    Chez les voyageurs et les migrants de par le monde, la croissance du pouvoir accordé aux frontières et aux procédés de contrôles frontaliers a suscité de nombreuses préoccupations et bien de la résistance. Cette résistance s’est manifestée de plusieurs manières novatrices et créatives : graffitis sur les murs des frontières, spectacles donnés à des postes frontaliers. Ces expressions artistiques explorent la signification du confinement dans un monde de plus en plus sans frontières.

    ……………….


    Victor Konrad : Ma conférence porte sur les rapports entre les frontières et la culture. Cette interaction ou cette culture frontalière nous aide à comprendre la créativité qui s’épanouit autour des frontières et du confinement dans un monde en mouvement. Je présente mes commentaires et mes illustrations en quatre parties. En premier lieu, une recherche sur la création d’imaginaires et la production d’images frontalières et d’encadrement de la pensée. Ensuite, la construction à la frontière d’histoires nationales et de récits qui leur font contrepoids. En troisième lieu, la production culturelle et la traversée des frontières (et j’entends bien ici la frontière perçue comme un projet culturel), et la création et l’affirmation de zones limitrophes. En dernier lieu, un examen des frontières au sein de la culture transnationale. La frontière se déplace au-delà de la frontière. La culture frontalière est en même temps manifestation et imaginaire, et elle est partie intégrante des frontières en mouvement. Un nombre croissant de personnes vivent une culture frontalière dans des situations plus nombreuses que jamais auparavant.


    Faut-il abolir les frontières ? Probablement pas, même si nous le pouvions. Les frontières ont toujours fait partie de nous et, à l’heure de la mondialisation, elles participent encore plus à notre essence.

     

    Jamie Chai Yun Liew : Ma causerie se penchera sur les politiques d’exclusion. Je veux démontrer que plusieurs pays dans le monde utilisent une stratégie des frontières multiples afin que leurs mesures frontalières éloignent les demandeurs d’asile. Ainsi, ces pays peuvent se soustraire à leurs obligations internationales en matière de protection des réfugiés. Je mettrai l’accent sur le Canada qui tente d’étendre les mesures de protection au-delà de ses frontières afin de retarder et de détourner l’arrivée des demandeurs d’asile. Ainsi, le Canada a pu affirmer le respect de ses obligations internationales, mais a fragilisé la protection légale et mis en danger la vie de plusieurs personnes. 

     

    Biographies :


    Le Dr Victor Konrad est professeur auxiliaire de recherche au Départment de géographie et études environnementales (Université Carleton). Il est l’un des auteurs de Beyond Walls : Re-Inventing the Canada-United States Borderlands et l’auteur de plusieurs articles dans le domaine des études frontalières. Le Dr Konrad est codirecteur de Borders in Globalization, projet de recherche internationale et interdisciplinaire et de politique gouvernementale soutenu par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.


    La Dre Jamie Chai Yun Liew (Université d’Ottawa) enseigne le droit de l’immigration et des réfugiés et la loi sur la citoyenneté. Elle est aussi avocate spécialisée en droit de l’immigration et des réfugiés. Elle est l’une des auteurs de « Immigration Law » publié par Irwin Law.

     

    Dans sa pratique multimédia, Rachel Kalpana James explore les thèmes de l’identité et de l’appartenance. Elle est membre fondatrice et ancienne directrice du South Asian Visual Arts Collective à Toronto. Ses œuvres ont été exposées partout au Canada et à l’étranger. En 2003, le Haut-commissariat du Canada a invité James à présenter une exposition de ses œuvres en tournée au Pakistan.

     

    Galerie 101 remercie la Ville d’Ottawa, le Conseil des arts de l’Ontario (une agence du gouvernement de l'Ontario) et le Conseil des arts du Canada. Galerie 101 remercie le Festival Asinabka, ses membres, bénévoles, partenaires et toutes ses relations.