Thursday, January 15, 2004 to Saturday, February 21, 2004

    Opening
    • Friday, January 16, 2004
    James Pierre et Pom Pom : Deux battements de coeur comme un seul (Two Hearts Beat As One), est une série de récits photographiques qui retracent la vie monotone de James Pierre, un homme solitaire d'âge mûr qui mène, dans la maison de sa mère défunte, une existence difficile dans des salles conçues et décorées pour une femme. Peu disposé à aller de l'avant dans sa propre vie ou incapable de le faire, il semble encore trouver une compagnie et un réconfort auprès de son chat, Pom Pom. Par la reconstitution de moments comme la célébration d'anniversaires et de Noël, la série embrasse le cliché et le transforme en conséquence humoristique de la vie pathétique et prévisible d'un homme. Toutefois, une certaine tristesse plane dans la vie solitaire de James et, en sortant, le spectateur conserve une impression paradoxale, ne sachant pas s'il doit ridiculiser ou pre n d re en pitié cet homme pathétique qui aime les chats. À titre de série d'autoportraits, l'oeuvre mêle aussi des questions de performance, de genre et d'identité, en tentant d'explorer les dépendances et la prévisibilité sociales. Bien que la série ait une approche humble mais comique de la solitude, son utilisation du cliché cherche à établir une fragilité négociable entre les lignes de différence qui construisent et maintiennent nos identités. -- James Prior Hégémoniques ou normatives, les représentations de la masculinité sont constamment construites et renégociées dans le contexte de l'évolution de structures sociales et d'institutions, telles les systèmes éducatif et judiciaire, et cette négociation a souvent lieu par le biais de moyens de diffusion culturels comme l'art, la télévision et le divertissement populaire. Les idées normatives de la masculinité persistent malgré les changements variés qui influencent la manière de vivre des hommes et des femmes. On trouve un nombre important d'hommes qui sont complices de maintenir des formes hégémoniques de masculinité, même quand leur propre masculinité est bien loin d'aspirer à l'idéal. L'oeuvre de Prior n'offre pas une remasculinisation de la société autra vers d'un récit qui permettrait de mettre en scène une réussite individuelle, le rétablissement des liens entre hommes, la réaffirmation du père ou l'exclusion de la féminité. Au contraire, son travail nous met en présence de l'homme célibataire isolé, vivant retiré de toute camaraderie masculine ou de liens familiaux, habitant la maison de sa mère et, à un certain point, vivant la vie de sa mère. Point de réussite ici... La sensibilité nostalgique des images de Prior communique une forte impression de perte. C'est là que le doute s'installe : l'on se demande si la vie de James Pierre est nostalgique d'un passé masculin devenu sporadique. Après tout, la nostalgie est une réponse à la peur du changement, qu'il soit actuel ou imminent; elle représente des soucis pour l'avenir ou le rejet du futur. Dans le cas présent, l'avenir de la masculinité hégémonique est-il en danger ou nous demande-t-on plutôt d'envisager d'autres histoires d'hommes? Le travail de James Prior nous permet de fouiller les concepts de la représentation masculine, en mettant en valeur les nuances d'une performance peu virile pour exprimer les caprices souvent insaisissables du conditionnement social. La société considère que les plus belles qualités de la masculinité sont l'indépendance, l'ambition et la compétition. Dans son récit, Prior présente l'envers de la médaille de ces caractéristiques. De plus, il remet en question ces conventions masculines et leur rapport à la vie personnelle et à la vie sociale, mêlant certains aspects des dimensions psychologique et sociale de la féminité et de la vie domestique, pour présenter une histoire sur l'identité masculine comme on en voit rarement . --Jessie Lacayo, Conservatrice