Thursday, April 24, 2003 to Saturday, May 31, 2003

    un échange d'expositions entre le Canada et la Finlande portant sur la vérité et les communications du 24 avril au 31 mai 2003 (Ottawa) du 23 mai au 19 juin 2003 (Finlande) Tomorrow's News est un échange d'expositions impliquant des artistes et institutions finlandaises et canadiennes. Notre collaboration est fondée sur la recherche commune de nos deux pays dans le domaine des médias et des télécommunications, ainsi que sur la dépendance de nos pays par rapport à ces systèmes. Nous nous sommes demandé comment les artistes de ces pays réagissent à des phénomènes tels la surabondance d'information, la cadence croissante à laquelle les actualités sont consommées et deviennent un divertissement, l'effet des médias sur le sens moral et les valeurs, ainsi que notre perte de foi dans le concept de vérité quand il est question des événements se produisant autour de nous. Une invitation ouverte a été lancée aux artistes des deux pays afin qu‚ils présentent des œuvres portant sur ces questions. Les Finlandais ont tous apporté une expression unique à la discussion. Leurs approches varient, allant de la manipulation d'actualités véritables aux interviews et au matériel visuel produits par les artistes eux-mêmes. La façon de s'approprier les formats publicitaires, la contemplation du rôle joué dans nos vies par la réalité virtuelle et les jeux sur ordinateur ainsi que le statut et le sens de la réalité et de la fiction sont aussi mis en relief. L'exposition pose un regard ironique sur la production commerciale d'œuvres d'art et la prédisposition des auditeurs envers les actualités et les divertissements télévisuels. Les artistes mettent communément l'accent sur l'individualité, les choix individuels, la liberté d'expression et l'importance du dialogue. En effet, le message global lancé par l‚exposition pourrait se lire ainsi : en faveur d'une culture de la lenteur, contre l'augmentation de la consommation à outrance et les choses à caractère superficiel! À tous les jours, les conditions climatiques affectent notre moral tout autant que les nouvelles que nous entendons ou que nous lisons. L'image d'un paysage n'a-t-elle pas la même valeur d'un bulletin météorologique? À part les conditions climatiques, qu'est-ce qui provoque les grandes émotions qu'on attribue traditionnellement à l'expression des paysages? La série de photographies de Jari Silomäki, intitulée My Weather Diary (en cours depuis 2001) combine la photographie de paysages et les notes portant sur des nouvelles mondiales et personnelles. L'idée de Silomäki est de prendre une photo chaque jour et d'y apposer une manchette des nouvelles internationales ou encore les grandes lignes d'un événement personnel. Ces photographies stimulent de grandes émotions et des mémoires personnelles sur plusieurs plans, à travers le paysage, le texte ou l'ensemble créé par l'union de ces deux éléments. Minna Heikinaho a choisi comme tribune la vie de tous les jours pour exprimer ses pièces. Bien souvent, c'est une personne du coin qui présente à d'autres un endroit, une société, des conditions de vie spécifiques. Heikinaho s'intéresse à la valeur de l'individu, au rapport qu‚il entretient avec la société et ses valeurs. Elle s'intéresse à la différence, qui peut mettre des barrières entre nous et ce qui nous est étranger. I‚m going outside from the inside, but I‚m still outside (2002) est une œuvre constituée d'une photographie, de graffiti et d‚une vidéo qui font naître des questions portant sur les immigrants, la sécurité sociale et d'autres sujets sociaux. Le groupe Iconoclast a été formé en 1998 dans le but de créer des interfaces utilisateurs pour la vie de tous les jours. Son point de départ est toujours à caractère social et axé sur l'individu. Iconoclast veut aider les gens à trouver ce qu'il a de mieux dans le meilleur des mondes et ce, en libérant leur imagination assujettie par la camisole de force de la routine ennuyeuse. Les instructions, les outils et les graphes de la structure sont d'un grand intérêt : ce sont tous des moyens de faire fonctionner les choses et de comprendre comment les choses fonctionnent. Truth/In/Formation (Social Toolbox 4) est un livre édité à gros tirage. Il est divisé par les sections « Proposition », « Exemple » et « Exercice » et donne la chance aux lecteurs d‚examiner et de s'exercer à la production de réalité et de fiction. Jiri Geller est la figure de proue du groupe ROR (Revolutions on Request) qui brise les barrières entre art et artisanat. Continue (2002) est le prototype d'une série de sculptures, et emploie un objet qu‚on peut facilement trouver dans toute bonne famille — une manette. En tant qu'objet, la manette fait référence à la présence d'un ordinateur dans chaque maison, à la popularité des jeux sur ordinateur et à la manière par laquelle la réalité virtuelle est en voie de devenir la réalité quotidienne. Coulé dans le bronze et mis en feu, le petit objet est élevé — ironiquement peut-être — au plus haut statut possible, soulevant des questions entourant l'importance accordée par la société d'aujourd'hui aux technologies de l'information et aux jeux sur ordinateur. Juha Mäki-Jussila travaille avec plusieurs différents médias, de l'aquarelle à l'art vidéo en passant par les installations d'objet et d'espace. Les pièces de Mäki-Jussila trouvent presque toujours leur point de départ dans des matériaux, situations et phénomènes ordinaires associés à la vie de famille. La vidéo In order of appearance (2001) raconte la rencontre émouvante et ironique entre un spectateur sensé et l'industrie du divertissement. Cette combinaison rythmée de son et d'image est caractéristique de l'art vidéo de Mäki-Jussila. Selon les dires de l'artiste, cette pièce a aussi une fonction pédagogique : elle montre comment le divertissement prend chair. La transformation n'est pas inhabituelle : elle se produit à chaque heure de grande écoute. Le titre de la série photographique de Lena Séraphin, I can’t remember why I am here (waiting for the next move) [Je ne peux me rappeler pourquoi je suis ici (à attendre le prochain coup) ] (2001), rappelle ce moment amnésique fort commun à tous quand nous sommes contraints de retourner à l'endroit d'où nous venions, afin de nous remémorer ce que nous y faisions et pourquoi nous voulions quitter cet endroit pour nous rendre au suivant. Les photographies ont une qualité bizarrement vague, indécise, semblable au papier peint, et les visiteurs ne les remarqueront peut-être même pas. On sentira toutefois leur présence comme on ressent l'image de certains passants, image qui trotte longtemps dans la tête; non parce que les actions ou l'apparence de ces passants sortent tant de l'ordinaire, mais plutôt parce qu‚ils se mêlent si parfaitement bien à leur environnement que, lorsqu'on les remarque enfin, ils évoquent en soi des histoires. Dans The Moment of Long Now (2002), l'artiste médiatique Juha Huuskonen manipule le métrage des actualités télévisées et permet aux auditeurs d'interargir avec le résultat de cette manipulation en temps réel. Les paroles du présentateur du journal télévisé sont ralenties à l'extrême, au point de devenir un mouvement dénué de sens, une cascade d'images lente et méditative. Cette œuvre a été inspirée par The Long Now Foundation qui, avec son idée de départ basée sur la perspective d'une ère de 10 000 ans, fait la promotion d'une créativité et d'une réflexion « plus lentes et améliorées ». L'environnement sonore imaginé par le musicien et architecte Tuomas Toivonen fait partie intégrante de l'œuvre d'art et a été créé en compressant et étendant sans cesse les sources originales jusqu'à ce qu'il n'en reste que les éléments essentiels.

    Paula Toppila traduction: Marie-Thé Morin Bios: Les artistes canadiens qui travails ont été exposé à la Galerie MUU et la Galerie Hippolyte (Helsinki): Milutin Gubash (Vancouver) Luis Jacob (Toronto) Jason St-Laurent (Ottawa) Tagny Duff (Montréal) Isabelle Hayeur (Montréal) Tim Dallet (Halifax) http://muu.fi/tomorrowsnews/