Friday, July 3, 2009 to Sunday, August 2, 2009

    Opening
    • Friday, July 3, 2009
    Pendaison de crémaillaire: vendredi le 3 juillet à 19 h Vente et party de déménagement: dimanche le 2 août à 14 h Mis en œuvre par Thomas Grondin, Fait Maison est pensé comme une fête, un laboratoire et un lieu de représentation. Les interprètes Grondin et Hélène Lefebvre avaient senti le besoin des artistes d’avoir un lieu confortable où ils pouvaient se sentir appuyés pour présenter des ébauches de nouvelles œuvres. C’est ainsi qu’en août 2005, Grondin a ouvert les portes de son domicile à ses amis et à ses collègues artistes pour la première présentation de Fait Maison. Au fil des ans, Fait Maison a pris de l’expansion pour inclure toute une série d’artistes de performance, jeunes et émérites, d’ici et de tout le pays. Certains soirs, trois ou quatre fois par année, un public est invité à une fête au cours de laquelle des performances se produisent à différents moments partout dans la maison de Grondin, et autour. En avril, cette année, la douzième édition de Fait Maison a eu lieu. Les artistes qui participent à l’exposition de Galerie 101 représentent le cœur des interprètes associés à Fait Maison : Thomas Grondin, Hélène Lefebvre, Theo Pelmus et Cara Tierney. La résidence de Grondin est transformée pour chaque Fait Maison : les espaces domestiques comme le salon, la chambre à coucher et la salle de bains sont utilisés de toutes les façons possibles et imaginables. Les interprètes et leurs œuvres sont bien différents les uns des autres mais dans plusieurs performances, c’est le rapport à l’espace et au concept de la maison comme d’un chez-soi qui semble souvent inspirer les artistes. Grondin vit maintenant dans la maison de sa grand-mère et ce lieu, pour lui, est lié aux souvenirs d’enfance, à la famille et à l’intimité, une trinité qui l’inspire souvent dans sa pratique. Tierney déconstruit fréquemment les actions associées au corps féminin et aux conceptions de la beauté, et qu’on doit faire en privé; à l’occasion, elle reconstitue les rituels dans la salle de bains de Grondin au rez-de-chaussée, tout comme elle peut les mettre en scène dans d’autres endroits de la maison. Tierney ne se contente pas d’effacer les frontières entre les lieux privés et publics : elle repousse aussi les limites de son propre corps. Tout récemment, Lefebvre a exploré comment les tâches ménagères de tous les jours, comme balayer le sol ou arroser les plantes, peuvent aider à réduire les attentes du public envers l’interprète et éliminer la démarcation qui les séparent : l’artiste nous demande de prendre en considération la portée sociale de cette liaison. Pourtant, Fait Maison résiste à la vie de famille du chez-soi. Par exemple, Pelmus choisit souvent de se produire dans une petite salle entourée de trois murs au sous-sol où les vidéos, qui sont partie intégrante de son œuvre de performance, peuvent être projetées nettement dans l’espace. Il tient à pénétrer la surface de projection d’une image : la substance de la pellicule devient liquide. Les éléments sont dans un état de transformation ininterrompu qui reflète peut-être l’intérêt de Pelmus pour la nature transitoire et fluide de l’identité même : le chez-soi est toujours ailleurs. La maison sur Mousette, le chez-soi de Grondin, offre une grande variété de lieux pour l’interaction, et les artistes qui prennent part à Fait Maison semblent trouver un équilibre précaire entre l’intérieur domestique en apparence confortable et la présentation d’œuvres mémorables qui stimulent le public et l’incitent à la réflexion. La plupart des œuvres de performance exigent que le spectateur joue un rôle actif : à cause de l’intimité de la maison de Grondin, le public s’y sent parfois un peu mal à l’aise. Les interprètes aiment que les spectateurs n’aient pas d’attente envers les performances qu’ils vont voir : il arrive que l’on ne sache pas exactement où et quand les performances se produisent. Parfois, elles se déroulent sur le divan à côté d’un spectateur; à l’occasion, elles exigent que celui-ci ait une interaction physique avec les interprètes. Récemment, Grondin a écrit des choses sur le corps des spectateurs, sur des parties que ceux-ci ne pouvaient pas voir : il fallait donc que les spectateurs se lisent les uns aux autres les textes écrits par Grondin sur leur corps. Les activités dans la maison changent et taquinent les conceptions de l’espace et du corps. C’est tout un défi d’inviter Fait Maison à Galerie 101; Fait Maison a répondu à l’invitation en transformant la galerie en « chez-soi », en réaménageant et retapant l’espace pour ce premier projet coopératif. Les frontières du quotidien, du lieu de performance et de l’événement sont oblitérées d’une manière provocante parce que Fait Maison invite les spectateurs à regarder les espaces où les artistes vivent, respirent et se produisent parfois, et leur demande de faire à leur tour une action. Sur le plan conceptuel, le remodelage de l’espace fait tomber les notions du public et du privé, et remet en question les attentes que l’on associe à ces deux sphères en apparence séparées. Fait Maison demande comment on pourrait bien faire la différence entre la performance qui se joue dans la vie de tous les jours et dans l’expression de l’identité, et les performances artistiques qui sont organisées dans une galerie. Ce mois-ci, vous pourrez peut-être voir Grondin plancher sur son mémoire de maîtrise ou jouer une partie de Scrabble avec Tierney. Ou l’on vous invitera peut-être à prendre part à un match de foot organisé par Pelmus. Tierney pourrait vous demander de rester à coucher. Vous pourriez aussi partager un bon repas concocté avec des aliments provenant du jardin que Lefebvre a aménagé sur le patio arrière de la galerie. Tout au long du mois, les lieux changeront et se transformeront au fur et à mesure que les artistes iront et viendront, organiseront des activités et vous inviteront à voir leurs œuvres en cours. Vous pouvez aussi regarder leurs œuvres passées au moyen de vidéos, de photos, d’objets et d’anecdotes. Fait Maison envahit Galerie 101 de son art fait à la maison et vous invite à toucher, à vous attarder et à interagir. - Anna Khimasia