• Banner image: a person with knee-high mocassins dances on wild rice grains inside a large iron cauldron. The exhibition title Migrating Seeds is overlaid in white text.

    Saturday, February 11, 2023 to Saturday, March 11, 2023

    Opening
    • Saturday, February 11, 2023
    14:00 - 17:00

    G101 a l’honneur d’inaugurer l’année 2023 avec Migrating Seeds : une exposition solo de Ginnifer Menominee, organisée par Amin Alsaden.  

    Soyez des nôtres le samedi 11 février, de 14 h à 17 h, pour le vernissage en personne.
    Aucune inscription requise. 
    Détails de la conférence de l'artiste à confirmer

     

    Réflexion sur l’exposition

    Migrating Seeds met en lumière les migrations des communautés autochtones, en particulier celles déracinées de leurs patries ancestrales, qui traversent les frontières modernes imposées par le colonialisme sur l’île de la Tortue. La lignée de la famille de Ginnifer Menominee remonte à son territoire anichinabé — qui se trouve dans ce qu’on appelle aujourd’hui le Wisconsin — et à la nation potawatomi, le clan de l’ours, les gardiens de la justice et de la médecine. Toutefois, lors d’un exil forcé, la famille de Ginnifer a perdu son propre territoire et a dû marcher jusqu’au Canada après la guerre de 1812, cherchant refuge auprès du peuple ojibwé.

    Les œuvres de l’exposition commémorent cette histoire de survie, mais saisissent simultanément une réalité d’adversité, de dépossession et de deuil. Au centre de cette présentation se trouve le riz sauvage, Manomin, qui signifie « bonne semence » et d’où vient le nom de famille de l’artiste, Menominee (« peuple du riz sauvage »). Cela dénote la profonde signification de Manomin, un grain qui a été consciencieusement récolté — sans être cultivé — par la communauté de l’artiste dans une forme de subsistance réciproque et symbiotique. Cet élément essentiel est également venu désigner une identité unique pour les Anishinaabek (comprenant les Potawatomi, les Ojibwés, les Algonquins, les Odawas et les Menominees), identité qui représente le lien intime de ces nations à la terre. Ce lien, issu de leur relation solide avec le riz sauvage, est un symbole d’endurance affirmée tout au long du temps. Le riz sauvage est un ingrédient essentiel dans les fêtes et les cérémonies qui perdurent. À l’inverse, les Anishinaabek pleurent aussi leur séparation du riz sauvage et des modes de vie traditionnels — qui comprenaient la cohabitation avec des plantes, des animaux et des terres. La violence du colonialisme a touché tout autant les gens que le riz sauvage.

    L’artiste présente de nouvelles œuvres dans une gamme de techniques — sculpture, installation, photographie et perlage — apportant chacune sa relation particulière avec le riz sauvage. Les œuvres constituent des actes d’affirmation de sa culture et de son appartenance anichinabées, d’expression de la guérison, de notion de retour à la maison, ainsi que de résistance contre les forces insidieuses de l’effacement. Avec cette exposition, Ginnifer rappelle le déplacement de sa famille, comme celui de nombreux autres peuples autochtones qui ont dû abandonner leurs territoires. L’exposition présente les moyens qui peuvent repeupler à distance les liens entre la communauté et ses ancêtres. La présentation vise également à répandre de « bonnes semences » (Manomin) afin de récolter un avenir brisant les cycles de la douleur et de la nostalgie ; des semences qui pourraient migrer mais qui prennent racine dans de nouveaux endroits, grâce à un sentiment de responsabilité et de soins pour l’endroit où l’on réside.