Thursday, January 27, 2005 to Saturday, February 26, 2005

    Opening
    • Friday, January 28, 2005
    La Nuda Umanità 2 – L’ histoire mise à nu 2 de l’artiste italien Gabriele Di Matteo, est une exposition et un lancement de publication nouveaux et d’actualité, à la fois critiques, humoristiques et remplis d’émotion. Avec sa première exposition au Canada, Di Matteo remet en question les idées de l’héroïsme et du progrès, et explore le pouvoir des icônes, des images et des médias de masse dans le portrait qu’ils dressent de l’histoire. L’idée de cette série de peintures lui est venue lorsqu’il feuilletait un livre d’histoire illustré destiné aux jeunes élèves italiens. Les images lui rappelaient un « carnario » – un ossuaire d’humanité, une boucherie d’histoire. De plus, la passion de Di Matteo pour Marcel Duchamp, pour sa façon de manier l’art et la peinture, se reflète dans le titre de l’exposition qui s’inspire de l’œuvre de Duchamp, la Mariée mise à nu par ses célibataires, même. L’exposition comprend 160 peintures (huile sur toile), de 30 centimètres sur 40, qui présentent des moments choisis de l’histoire de l’Occident, des jours préhistoriques de l’homme de Neandertal à l’assassinat de Jules César, à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, au mariage du Prince Charles à Lady Diana. Ces peintures de format uniforme sont disposées par ordre chronologique. Quatre nouvelles peintures évoquant des événements historiques du Canada ont été spécialement exécutées sur demande pour les débuts de Di Matteo au pays : les suffragettes Emily Murphy, Henrietta Muir Edwards et Louise McKinney en 1918; John Lennon et Yoko Ono en compagnie du premier ministre Pierre Trudeau, le 22 décembre 1969; la signature de la Loi constitutionnelle de 1982, la reine Elizabeth II signant la proclamation officielle à l’extérieur des édifices du Parlement, le premier ministre Pierre Trudeau à ses côtés; les manifestations lors du referendum au Québec en 1995. Pour rester en accord avec son exploration continue de l’appropriation, de l’originalité et de la propriété, Di Matteo n’a pas vraiment peint ces œuvres lui-même. Il a plutôt demandé à un copiste professionnel de sa ville natale de Naples de reproduire scrupuleusement les images tirées des textes historiques et des moyens de communication. Une vidéo de style documentaire sur le peintre industriel accompagne l’exposition. Dans la vidéo, le copiste, nu, peint en fredonnant des chansons napolitaines traditionnelles et en se demandant à voix haute ce que peut bien signifier la série Histoire mise à nu. Dans son essai Gabriele Di Matteo et le destin de la peinture, Giorgio Verzotti dit de la série qu’elle est « l’examen le plus radical, le moment où l’on est allé le plus loin pour déconstruire le concept de l’image picturale ». Il ajoute que « l’exécution de l’œuvre est plutôt une conséquence de la structuration très analysée sur laquelle Di Matteo élabore son activité. La réalisation des peintures a été confiée à un peintre professionnel, spécialiste de la reproduction des chefs-d’œuvre du passé, utilisés par le marché privé. Ainsi, avec le véritable copiste, l’artiste est littéralement coupé en deux; et c’est de cette façon qu’il peut amener aux conséquences les plus extremes son intention d’analyser les langages picturaux, en les comparant avec des pratiques artisanales, des styles populaires et tout ce qui entre dans la lutte du « bas » contre le « haut ». » Gabriele Di Matteo, Œuvres, 1986 – 2002, p. 135. En plus d’explorer la fiabilité des images, leur reproduction et leur interprétation, La Nuda Umanità 2 – Histoire mise à nu 2 se sert de la vulnérabilité corporelle des personnages, évoquée par leur nudité, pour remettre en question le caractère grandiose des événements historiques. L’exposition relève aussi les complexities de la vérité historique et de la mémoire collective. Galerie 101 est fière de présenter les œuvres de Gabriele Di Matteo au Canada pour la première fois et remercie pour son aide Jen Budney, ancienne directrice artistique de Galerie 101, qui a élaboré cette programmation et en a jeté les bases en 2002 pour assurer la réalisation de l’exposition et du lancement de la publication. Jessie Lacayo, Directrice